De point de vue, quelles stratégies devraient être mises en œuvre pour une meilleure participation du secteur privé national dans le secteur minier ?

Il y a depuis quelques années des avancées notables dans le secteur minier sénégalais. Le secteur privé national doit être mieux représenté dans les mines.

On retrouve d’ailleurs dans ce secteur quasiment les mêmes contraintes pour les entrepreneurs sénégalais, que dans la majeure partie des autres secteurs économiques. Il y a des contraintes conjoncturelles et structurelles qu’il faut lever. Cela passera en particulier par la levée des barrières à l’entrée, qui est un bon exemple d’obstacle conjoncturel, et l’accompagnement dans la durée des promoteurs ou exploitants sénégalais. Pour les barrières à l’entrée, c’est souvent la justification d’une capacité technique et financière suffisante qui fait souvent défaut, le besoin d’accompagnement des demandeurs de permis miniers dans les formalités administratives et l’application des normes spécifiques à l’exploitation et la gouvernance d’une entreprise minière. Souvent, il est difficile à nos entrepreneurs d’avoir accès aux lignes de financement des banques locales pour couvrir les coûts des études préalables et ceux portant sur les investissements en moyens techniques, matériels et humains. Le secteur minier est très capitalistique.

Il est maintenant temps que nos autorités se penchent sur ces contraintes structurelles, pour les lever durablement. Mais, j’ai compris que nos autorités sont conscientes de ces problématiques, et que de nouvelles solutions plus durables seront bientôt apportées. Je reste donc raisonnablement optimiste, pour l’avenir, sur le rôle du privé sénégalais dans les mines.

 

Quelles améliorations devraient être apportées pour mieux tirer parti du secteur minier au Sénégal ?

Notre pays est entré dans une nouvelle ère qui a ouvert des perspectives intéressantes pour le secteur minier.

N’oublions pas que le secteur est caractérisé par la longueur de la durée de l’exploitation minière, qui s’étale souvent sur plus d’une vingtaine d’années. C’est pour dire que les améliorations devront, pour avoir un réel effet d’amélioration, couvrir la totalité du cycle de vie des projets miniers. Aussi, il faudra combiner forcément plusieurs types d’instruments nouveaux à caractère technique, financier, techniques, économique, fiscal etc. mais aussi attirer d’autres compétences techniques dans le secteur dans les mêmes domaines. Notre pays dispose déjà de ces compétences, il suffit de les attirer avec plus d’efficacité.

Un secteur qui progresse repose d’habitude sur un équilibre des efforts et des retombées, cela doit être la préoccupation majeure des acteurs miniers. Par exemple, nos populations sont de plus en plus exigeantes sur les retombées économiques, financières et sociales des projets miniers. Cette préoccupation d’équilibre a d’ailleurs été prise en compte dans le SIM 2021, à travers les discussions du panel sur le Contenu local auquel j’ai participé.

 

Globalement, quels sont les principaux avantages d’avoir partagé au SIM Sénégal Virtuel pour votre entreprise et les retombées pour le secteur minier ?

Cette année a été la cinquième année, pour ce qui concerne ma participation à cet événement annuel important du secteur minier. Malgré les contraintes de la Covid19, il a été possible de voir, à travers les échanges dans les panels, que l’expertise sénégalaise avance assez rapidement. Nous avons des jeunes experts qui prennent des initiatives, des organismes de financement venus pour s’informer, des universitaires, et plusieurs sénégalais travaillant à l’étranger ou des acteurs du secteur minier mondial. Cela a été un privilège d’avoir participé à ce SIM virtuel 2021. Cette année, l’organisation technique a également été parfaite, à travers les moyens digitaux et numériques innovants, pour souligner que notre pays a réussi ce que d’autres n’auront pas pu faire en ces temps de pandémie de la Covid19. Beaucoup de rencontres internationales entre acteurs miniers ont dû être annulées ou reportées sine die. Nos autorités, et leurs proches collaborateurs, devraient être fiers de la tenue dans de bonnes conditions du SIM virtuel 2021.


Name Ibrahima Sar,

Position Directeur général, Société minière de la vallée du Fleuve Sénégal (SOMIVA)